Coup de déprime, fatigue…
…ou épisode dépressif majeur?
Quelques soient les mots employés, la souffrance qui se cache derrière est intense. Beaucoup de préjugés entourent la dépression qui est avant tout une maladie de l’autorégulation des émotions. Sans parler de la honte, de la culpabilité ou de l’angoisse qui empêchent souvent de demander de l’aide.
Tristesse profonde, perte de confiance en soi, diminution d’énergie et d’envie, la dépression touche 1 personne sur 5 au cours de sa vie.
L’OMS rappelle que:
- La dépression est un trouble mental courant qui touche plus de 350 millions de personnes.
- La dépression est la première cause d’incapacité dans le monde
- Les femmes sont plus atteintes que les hommes.
- La dépression peut conduire au suicide.
- Il existe des traitements efficaces pour la traiter dont la Thérapie Cognitive et Comportementale (parfois plus efficace que les anti-dépresseurs sur la durée et la récurrence des épisodes).
Les signes de la dépression
Certains critères diagnostics comme ceux du DSM V permettent d’évaluer la sévérité de l’épisode dépressif
- Humeur dépressive
- Perte d’intérêt ou de plaisir pour les activités
- Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée
- Idées suicidaires récurrentes
- Troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie)
- Agitation ou ralentissement psychomoteur
- Troubles de l’appétit (augmenté ou diminué avec perte ou gain de poids)
- Difficulté de concentration
- Fatigue ou perte d’énergie
S’il existe un continuum entre la tristesse normale et la dépression, la dépression n’est pas pour autant une tristesse plus intense ou plus longue. C’est une maladie réelle dont la personne qui souffre n’est pas responsable et qui se caractérise par une incapacité à réguler la tristesse et la souffrance qu’elle engendre (impossibilité de l’apaiser, la distraire, l’éviter ou la combattre).
Demander à un dépressif de réagir s’apparente à dire à un paralytique de marcher.
Antidépresseurs et/ou Psychothérapie ?
Des études remettent en question l’efficacité des antidépresseurs (Turner et al., 2008), par ailleurs, certaines personnes ne répondent pas bien au traitement ou ont des effets secondaires. Ceci est moins fréquent avec les nouvelles générations d’antidépresseurs.
La prise de médicament peut aider à condition de ne pas installer un état de bien-être « artificiel» qui gomme toute nécessité d’une réflexion ou d’une remise en question quant à ce qui a provoqué la dé-pression.
La Psychothérapie, notamment l’approche cognitivo-comportementale est une forme d’apprentissage durant lequel la personne assouplit ses schémas de pensées et travaille sur les biais cognitifs propres à la dépression. Elle acquiert ainsi de nouvelles compétences et habiletés comportementales pour réduire les symptômes, travailler à la résolution de problème , et réduire la vulnérabilité face aux rechutes.
L’association Psychothérapie/Antidépresseurs est souvent la plus efficace surtout lors d’épisodes dépressifs sévères.